Les Amants de Troie – Natacha J. Collins

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Titre: Les Amants de Troie

Auteur: Natacha J. Collins

Date de Parution: 16 Novembre 2016

Éditeur: Harlequin, Collection HQN, 252 pages

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Présentation de l’auteur:

Natacha J. Collins partage des histoires depuis toujours. D’abord par l’illustration puis, peu à peu, par les mots seuls. Ses expériences dans le monde du cinéma et de la télévision lui ont permis de développer son amour pour les histoires délicieuses… des histoires qui ne finissent autrement que sur une note joyeuse !

Retrouvez son site www.natachajcollins.blogspot.fr

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Quatrième de Couverture:

Troie, Asie Mineure.

Dans une cité en crise, assiégée depuis neuf ans par les Grecs, Aleiria, fille de l’orfèvre royal, n’a pas le choix: elle doit accepter la présence d’un garde du corps à ses côtés. Mais Dareios ne ressemble à personne qu’elle a connu. Cette troublante franchise, ce regard qui semble lire en elle… Avec lui, elle se sent protégée, et plus encore: comprise, estimée… désirée. Hélas, son père a de plus hautes ambitions pour elle. Il préférerait la voir mariée à l’un des fils du roi Priam, qui lui garantirait richesse et sécurité. Mais dans le chaos qui règne aujourd’hui la sécurité n’existe plus, et le monde dans lequel elle a grandi non plus. À l’heure où l’attaque légendaire du cheval de Troie se prépare, Aleiria sait qu’il est urgent de vivre pleinement.

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Description

Les personnages principaux: Aleiria et Dareios.

Fille de l’orfèvre royal Ralléos, Aleiria fait partie d’une des familles les plus aisées de Troie. Néanmoins, malgré son rang qui lui offre nombre de privilèges et de richesses, elle n’hésite pas à venir en aide aux malheureux qui rôdent dans les rues sombres et hostiles de Troie. Et c’est à cause – ou grâce ? – de sa grandeur d’âme qu’elle fera la connaissance d’un soldat troyen du nom de Dareios. Elle est inexplicablement secouée par cette rencontre et bien qu’elle ne comprenne pas la raison de cet émoi, elle a l’intime conviction qu’un lien merveilleux s’est tissé entre eux. Alors lorsque son père décide d’engager Dareios comme son garde du corps personnel, Aleiria est ravie tout en étant troublée. L’attraction évidente qui les pousse l’un vers l’autre se fait plus profonde chaque jour et si elle ne prête aucunement attention à la différence sociale qui rend leur amour impossible, Aleiria a cependant terriblement conscience de la guerre qui risque de les séparer à jamais. Dareios n’est-il pas un combattant au fond de l’âme ? La guerre rapporte son lot de victimes chaque jour. Que ferait-elle si Dareios venait à disparaître ? Sa crainte est omniprésente mais Aleiria est décidée à faire son possible pour garder Dareios à ses côtés. Toutefois, elle se rendra rapidement compte que la guerre n’est pas le seul obstacle à leur idylle…

Dareios est une des nombreuses sentinelles de la cité de Troie. Toutefois, insatisfait de sa position, il désire ardemment rejoindre la cavalerie du prince Hector. Contre toute attente, ses plans changeront radicalement lorsqu’il croisera – ou plutôt sauvera – une jeune femme à la beauté saisissante. Immédiatement, Dareios ressent envers elle une attirance sans pareille. Malheureusement, Aleiria – la jeune fille – se révèle lui être inaccessible de par son rang et Dareios se voit donc contraint de l’oublier… en vain. Mais, par quelque heureux caprice du destin, il se voit offrir une deuxième chance sous la forme d’un engagement envers Aleiria en tant que garde du corps. Bien conscient de devoir abandonner tout espoir de combattre au côté de son prince, Dareios n’hésite qu’une poignée de secondes avant d’accepter. Que valent des journées de combats, de sang et de morts contre ne serait-ce qu’une journée aux côtés de sa tendre Aleiria ? Peu à peu, l’irrésistible attirance se transforme en désir foudroyant pour finalement faire place à l’amour inconditionnel. Mais cet amour pourra-t-il vivre malgré la barrière sociale qui les sépare ? Pourra-t-il survivre à la misère, la désolation, la guerre ? Si les Dieux sont impitoyables, Dareios est prêt à se battre jusqu’à la mort pour sauver l’élue de son cœur…

Le Contexte

L’histoire se déroule à Troie, cité antique d’Asie Mineure, durant la légendaire guerre de Troie – guerre principalement connue par le biais de l’Iliade ou encore de l’Odyssée. Une petite piqûre de rappel ?

Cette guerre oppose les Grecs – nommés alors les Achéens – et les Troyens. Elle est déclenchée par l’enlèvement de la princesse grecque Hélène par le Troyen Pâris. En réponse, les Grecs, menés par Agamemnon, assiègent la cité du roi Priam et ce pendant dix ans.

Le conflit prend fin grâce à la ruse d’Ulysse qui persuada les Grecs de construire un gigantesque cheval de bois ainsi que de simuler leur départ à leurs ennemis. Les Troyens, constatant l’absence des Grecs, introduisent donc sans méfiance le cheval au sein de leur cité, ignorant tout de la menace qu’il représente. À la nuit tombés, les soldats grecs sortent du cheval dans lequel ils se sont cachés et s’empressent d’ouvrir les portes de la ville à leurs compagnons. Troie est alors incendiée, les hommes massacrés et les femmes réduites en esclavage.

Quelques Repères

Il y a énormément de personnages présents dans ce livre et je me suis donc dit que quelques repères ne seraient pas de refus ;). Bien sûr, je ne me limite qu’aux personnages les plus importants !

Les Troyens:

La famille royale

  • Priam (en grec Priamos): Fils et successeur de Laomédon, il est le dernier roi de Troie. Sa descendance est nombreuse et font partie de celle-ci Hector et Pâris ainsi que Cassandre ou encore Créüse. Étant trop âgé pour participer à la guerre, il ne part pas au combat mais perd la vie lors de la prise de la ville.
  • Hécube (en grec Hekabê): Épouse de Priam, elle est la mère d’Hector, de Pâris et de Cassandre. Après la guerre de Troie, elle est emmenée en esclavage en Thrace.
  • Hector (en grec Hektôr): Héros troyen, il est le fils de Priam et d’Hécube, ainsi que l’époux d’Andromaque et le père d’Astyanax. En tant que chef de l’armée troyenne, il accomplit maints exploits comme l’assassinat de Patrocle. Il trouve la mort de la main d’Achille qui traîne par la suite son corps derrière son char autour des murs de Troie.
  • Andromaque (en grec Andromakhê): Épousée d’Hector et mère d’Astyanax, elle est témoin de la chute de la ville de Troie. Elle devient par la suite l’esclave de Pyrrhos, fils d’Achille, puis, après que ce dernier l’ait répudiée, la femme d’Hélénos qui n’est autre que le frère de son défunt époux Hector.
  • Pâris (surnommé aussi Alexandre): Héros troyen, fils de Priam et d’Hécube, il est célèbre pour sa beauté. Après avoir désigné Aphrodite lors d’un conflit de beauté avec Héra et Athéna, celle-ci lui promet l’amour de la sublime Hélène de Sparte. Il enlève donc cette dernière et déclenche la guerre de Troie. Il est finalement tué par Philoctète.
  • Polyxène (en grec Poluxenos): Fille de Priam et d’Hécube, elle est sacrifiée sur le tombeau d’Achille dont elle était éperdument amoureuse. Certains soutiennent qu’elle se serait poignardé le sein tandis que d’autres affirment qu’elle aurait été immolée par les Grecs.
  • Cassandre (en grec Kassandros/Kasandros): Fille de Priam et d’Hécube, elle est dotée du don de prophétie par Apollon. Mais, se refusant à lui, ce dernier décide de se venger: ses prédictions ne seraient jamais écoutées. Elle prédit donc en vain la perte de la ville de Troie et celle-ci tombée, elle devient l’esclave d’Agamemnon pour ensuite être tuée.

Autres

  • Laocoon (en grec Laokoôn): Héros troyen, il est également prêtre d’Apollon. Il est totalement opposé à l’introduction du cheval de bois à Troie mais avant de réussir à convaincre ses acolytes, il est brutalement massacré par de gigantesques serpents marins. Les troyens, attribuant cette mort à une colère d’Athéna, introduisent finalement le cheval au sein de leurs murs.

Les Grecs:

La famille royale

  • Ménélas (en grec Menélaos): Roi de Sparte, il est le fils d’Atrée et d’Érope, le frère d’Agamemnon et l’époux d’Hélène. Pour la reprendre, suite à l’enlèvement de Pâris, il entreprend la guerre de Troie.
  • Hélène (en grec Helenê): Fille de Léda et épouse de Tyndare, elle est désignée comme étant la plus belle femme jamais créée. Cette distinction lui vaut d’être enlevée par Thésée, pour ensuite être épousée par Ménélas et enlevée par Pâris. Étant la cause de la guerre de Troie, celle-ci prend fin dès son retour auprès de son époux Ménélas.
  • Agamemnon (en grec Agamémnôn): Fils d’Atrée et frère de Ménélas, il est le roi de Mycènes et d’Argos ainsi que le dirigeant des Grecs durant la guerre de Troie. Il provoque le courroux d’Achille en lui enlevant sa captive Briséis. Après la chute de Troie, il finit assassiné par sa femme Clytemnestre et son amant, son cousin Egisthe.

Les héros

  • Achille (en grec Akhilleus): Héros légendaire, il est le fils de Thétis et de Pélée et le roi des Myrmidons. Par la demande d’Ulysse, Achille participe au siège de Troie mais se retire et refuse de combattre après qu’Agamemnon lui ait enlevé Briséis. Il reprend ses armes à la mort de son cousin Patrocle qu’il venge en renversant Hector. Sa mort fait l’objet de nombreuses théories passant par une flèche mortelle dans le talon à une embuscade lors de son union avec Polyxène au temple d’Apollon.
  • Ulysse (en grec Odusseus): Roi d’Ithaque et fils de Laërte, il est également l’époux de Pénélope et le père de Télémaque. Ses prouesses sont légendaires, notamment le stratagème du cheval de bois lors de la guerre de Troie. Voulant revenir à Ithaque après la victoire, il finit toutefois par s’égarer de rivages en rivages pour finalement rejoindre son pays dix ans après. Il massacre alors tous les prétendants à sa succession. Ses aventures sont relatées dans l’Odyssée.
  • Patrocle (en grec Patroklès): Héros homérique, il est le compagnon d’Achille. Ce dernier, suite à sa retraite, lui prête ses armes mais Patrocle est alors tué par Hector. Son corps est repris aux troyens par Ménélas.

Autres:

  • Penthésilée (en grec Penthesileia): Reine des Amazones, elle est tuée lors du siège de Troie par Ulysse.

On m’a également demandé si je savais ce qu’était qu’Ilion, nom mentionné au tout début du livre. Eh bien, ce n’est tout simplement que l’un des noms de Troie, tout comme Ilios – issu de son fondateur mythique Ilos ;).

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Extraits:

Extrait 1

« La femme qu’il venait de sauver était toujours recroquevillée, serrant contre son sein l’enfant tremblant.

– Vous n’avez rien ? demanda-t-il en s’approchant. Le petit non plus ?

Elle se tourna lentement vers lui, et il sentit son cœur s’emballer. Elle était la plus belle créature qu’il lui avait jamais été permis de contempler, comme si Aphrodite elle-même avait pris forme humaine. Ses yeux étaient d’un bleu si saisissant qu’ils rappelaient l’éclat des cieux les plus purs, comme si les Dieux en avaient eux-mêmes décidé la teinte. Ses cheveux bruns et lustrés, élégamment remontés en chignon, laissaient échapper quelques mèches désordonnées, ainsi qu’une tornade soyeuse cascadant depuis la base de sa nuque jusqu’à sa poitrine qui se soulevait au rythme de sa respiration saccadée. Son long chiton pourpre, maintenu aux épaules par deux broches finement ouvragées, était cintrée à la taille par des cordons dorés ornés de perles. Cette jeune fille appartenait à l’évidence à une famille aisée de Troie. Il n’avait pas le droit de la dévisager ainsi. Malgré tout, il ne parvenait pas à se détourner d’elle, subjugué par cette vision enchanteresse.

– Nous allons bien, lui répondit-elle d’une voix douce. Tu as toute ma reconnaissance.

– Je vous en prie, je…

Une adolescente à la tunique sale s’approcha en hâte de l’enfant, qui délaissa les bras de sa protectrice pour se blottir contre elle. Dareios, incapable de quitter l’inconnue des yeux, lui offrit sa main pour l’aider à se relever. Rivant son regard dans le sien, elle posa les doigts sur sa paume. À ce contact délicat, un sentiment étrange et nouveau l’envahit. Une douce torpeur, un frémissement indescriptible, à la fois douloureux et agréable, s’emparait de lui. Pour la première fois de sa vie, il sentit une vague de chaleur lui empourprer les joues.

Cette splendide créature fut soudain entourée par deux servantes qui formèrent entre elle et lui une barrière de leurs corps.

– Aleiria ! souffla la plus âgée, une femme au visage d’oiseau de proie, qui le toisa d’un air particulièrement réprobateur.

[…]

Entraînée par ses servantes, la jeune fille se retourna brièvement vers lui. Il resta là, immobile, la suivant des yeux jusqu’à ce qu’elle disparaisse de sa vue.

– Aleiria, murmura-t-il.

L’écho de son nom résonna longtemps en lui avant qu’il ne se décide enfin à quitter les lieux. »


Extrait 2

« Un éclair malicieux passa dans les petits yeux sombres de son père. Il fixa son regard sur Dareios.

– Toi, là, jeune homme… Tu connais l’art de la guerre, n’est-ce pas ?

– Eh bien, je sais me battre, c’est vrai. De là à dire que…

– Que penserais-tu de compléter ta maigre solde ?

Dareios inclina la tête de côté, manifestement intrigué.

– Continuez.

– Avec le blocus et les restrictions, le désespoir augmente et les rues de Troie sont chaque jour moins sûres. Les gens des quartiers les plus pauvres en sont réduits à chasser les rats pour manger et sont prêts au pire pour survivre… Je veux m’assurer de la sécurité de mon unique enfant. Je t’engage donc comme garde du corps ! Prends cela comme une digne récompense pour ta bravoure !

Aleiria en hoqueta de surprise. Si, pour son père, l’affaire semblait entendue, l’expression de Dareios trahissait un étonnement aussi grand que le sien.

– Je suis affecté aux murailles. Je ne peux…

– Bah, laissons cela ! Qu’importe une sentinelle de plus ou de moins parmi tant d’autres, alors que je n’ai qu’une fille ! J’en parlerai à Hector et Énée, ils comprendront.

[…]

Aleiria se sentait mal à l’aise pour Dareios. Ce dernier paraissait tourmenté, bouillonnant de conflits intérieurs et de questions. Lentement, son regard se détacha de celui de son père pour s’ancrer dans le sien. Elle rougit devant l’intensité de ces iris bruns qui semblaient chercher à lire au plus profond de son être.

– J’accepte, dit-il finalement d’une voix étonnamment claire et assurée.

Aleiria vit alors son père, ravi, battre des mains comme un enfant dont on venait de satisfaire le caprice. Elle, elle restait captive du regard de braise de Dareios. »


Extrait 3

« – Ma chère enfant, j’allais justement te faire mander !

Puis Ralléos le toisa, surpris de sa présence. Dareios s’inclina respectueusement pour le saluer.

– Si vous le permettez, maître Ralléos, j’ai à vous parler, dit-il avec déférence. C’est très important.

– Bien évidemment, jeune homme. Mais plus tard ! Car j’ai avant tout une nouvelle extraordinaire à annoncer à ma fille !

Son sourire s’élargit. Il s’empara des mains d’Aleiria, qu’il serra entre les siennes.

– Ô ma tendre et précieuse enfant, je suis si heureux ! Je ne te cache pas que sans le soutien de la reine Hécube… Et avec ce siège qui n’en finit pas, tout ces morts…

– Père, qu’y a-t-il ? s’enquit-elle avec une pointe d’appréhension.

– Tu vas devenir une princesse troyenne, ma chère petite ! Tu es désormais promise à Antinéos ! Priam a autorisé votre union, à l’immense joie de son fils… et à la tienne, je n’en doute point !

Dareios eut l’impression qu’on venait de lui enfoncer une lame acérée dans la poitrine. Il avait rencontré l’élue de son cœur, l’incarnation de tous ses rêves. Et voilà qu’elle était promise à un autre ! Un prince de Troie ! Il n’avait pas oublié l’empressement de cet Antinéos. La façon qu’il avait eue de la regarder, de la toucher… comme si elle lui appartenait déjà. La rage enfla en lui, accentuée par ses espoirs brisés. Ses doigts se resserrèrent douloureusement sur la garde de son arme. Sa mâchoire se crispa, sa respiration devint haletante. Ralléos, lui, était radieux. Il enlaçait Aleiria qui restait stupéfaite, la bouche ouverte, incapable de prononcer le moindre mot, aussi rigide et pâle qu’une statue de marbre blanc. »

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Mon Avis:

Il ne me fallait pas beaucoup pour me décider si je devais acquérir ce livre ou non. De la mythologie grecque ? Une romance ? Mais c’est d’ores et déjà un coup de cœur pour moi ! Et c’est avec grand plaisir que j’affirme que ce fut bel et bien le cas.

Étant complètement mordue de tout ce qui touche de près ou de loin à la mythologie – comme je l’ai laissé entendre quelques lignes plus haut -, c’est avec une certaine avidité que je me suis lancée dans l’aventure de Dareios et d’Aleiria. Et savez-vous quelle fut la première chose qui m’a impressionnée ? Le contexte. L’auteure manie si habilement sa plume et ses connaissances en matière de mythologie que j’ai été totalement transportée à l’époque de la Grèce Antique. La description des lieux et du mode de vie d’antan, les dialogues et expressions, l’état d’esprit des personnages, la présence constante des dieux… Tout est là. C’est vraiment impressionnant. Et ancrer des personnages au sein d’un conflit légendaire de la mythologie grecque et ce avec ses nombreux protagonistes tels qu’Achille, Hélène, Priam ou encore Ménélas demande sûrement du travail et une dextérité certaine. Réaliser donc un tel exploit était sans nul doute un défi mais l’auteure l’a remporté avec brio. Je m’incline profondément devant un tel talent qui mérite d’être largement acclamé.

Outre le fond historique, c’est également l’écriture qui m’a enchanté. Car plus qu’agréable, la lecture fut enchanteresse. Pas de maladresse, pas de sentiment de « lourdeur », pas de lassitude. Seulement de la fluidité et de la douceur. Je peux vous affirmer que cela fait vraiment chaud au cœur de trouver une auteure capable de vous envoûter par sa seule écriture. Il peut être facile d’écrire une histoire mais l’écrire avec distinction et finesse demande un certain art. Cela peut sembler étrange de s’extasier autant devant un style d’écriture, mais ayant de nombreuses fois croisé de plus ou moins bonnes histoires à la plume quelconque, j’estime comme juste de pointer du doigt les auteurs qui sortent de l’ordinaire. Et Natacha J. Collins en fait indéniablement partie.

Reste donc un dernier point non négligeable: les personnages. Au risque de faire un énorme pavé, je vais devoir modérer un peu mon enthousiasme et donner une version moins exaltée de mes impressions :D. Pour commencer, tous les personnages sont exceptionnels à mes yeux, même ceux qui n’apparaissent que brièvement. J’ai été émue par le sort de chaque protagoniste en passant d’Aleiria et Dareios à la simple servante. Et l’auteure nous gratifiant occasionnellement du point de vue de personnages divers, l’émotion est d’autant plus forte et plus poignante. Il y a énormément de personnages mais je ne citerai que ceux qui m’ont le plus marqué – les principaux étant évidemment Aleiria et Dareios. Ces deux-là sont des personnages que j’ai profondément aimé. Aleiria est douce, pleine de bonté mais également très courageuse. Son dévouement envers sa famille et ses amis est admirable tout comme la confiance sans limite qu’elle offre à son bien-aimé Dareios. C’est une fille que l’on aime dès les premières lignes tout comme Dareios en somme. Il m’a immédiatement ému et ce par la timidité dont il fait preuve envers Aleiria. C’est vraiment charmant et cela le rend d’autant plus attrayant à mes yeux. Mais Dareios est bien loin d’être uniquement timide car sa timidité atténuée, nous découvrons un homme aguerri au combat, loyal et protecteur, ainsi qu’extrêmement amoureux. Nous ressentons ce profond amour qui le lie à Aleiria, ne serait-ce que par ses pensées. Ces deux-là ont vraiment tout pour se faire aimer et tomber sous leur emprise est tellement simple…  Des autres personnages qui m’ont plu, je pourrais nommer Alcide, le compagnon de Dareios, qui, totalement à l’opposé de ce dernier, est amusant et plutôt bravache ! Il apporte une touche d’humour à l’histoire qui dissipe l’atmosphère pesante qui règne sur le livre. Mais il n’y a pas que les héros principaux qui m’ont touché, loin de là ! Je me rappelle encore de la mort d’un spartiate nommé Nikias. La scène est brève, le soldat nous est complètement inconnu et pourtant, sa disparition m’a chagriné. Ce n’est pas le seul cas de ce genre mais ce que je veux vous démontrer par là, c’est la qualité du récit. En à peine quelques lignes, on arrive à s’attacher à un personnage secondaire. Et par quel miracle ? Pour moi, c’était la compassion. Nous entrevoyons les tourments d’un homme voué au combat, sa tristesse, sa lassitude, son désir de retrouver sa famille, et immédiatement, le lien est créé. Arrivez-vous à comprendre maintenant pourquoi la plume de cette auteure m’enchante autant ? Cette facilité avec laquelle je me suis attachée au sort des personnages m’éblouit. Sincèrement.

Vous l’aurez donc compris, Les Amants de Troie est un livre qui m’a totalement et irrémédiablement conquis. Une épopée unique, des personnages qui le sont tout autant et une plume d’une rare finesse. Et dès votre lecture entamée, impossible de vous en défaire. Je me souviendrais encore longtemps de cette histoire et je suis d’ores et déjà certaine de la ressortir dans peu de temps pour me replonger avec délice dans cette aventure…

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Les Amants de Troie – Natacha J. Collins


5 réflexions sur “Les Amants de Troie – Natacha J. Collins

    • Le contexte est une des principales raisons pour laquelle j’ai choisi ce livre ^^. En tout cas, je suis heureuse de savoir que ma chronique a éveillé ton intérêt car ce roman est vraiment une petite perle !

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